Fin novembre 1793, François Carré, officier public et curé constitutionnel d’Écoche est arrêté par les hommes de Lapalus pour des raisons inconnues mais le plus souvent  arbitraires étaient les décisions de Lapalus, plus terroriste que républicain. Le conseil général de la commune choisit pour le remplacer comme officier public son suppléant Benoît Sadot. Moins habitué des actes d’état-civil que Carré, Sadot semble hésitant dans la rédaction et de ce fait, par crainte d’oublis, multiplie les redites et les précisions. Ainsi un des premiers actes qu’il doit enregistrer est celui de la naissance le 8 décembre 1793 de Claudine Lafond. Naissance dramatique, Sadot écrit : en péril éminent (sans doute pour imminent) et en effet ladite Claudine décède deux mois plus tard. La naissance est déclarée par Barthélemie Perricaud sage-femme veuve du maître maçon Martin du village Fonteret, l’accouchement difficile ayant lieu au village Fillon, tout proche.

La mère est Benoîte Lafond, âgée de 25 ans et orpheline depuis déjà 5 ans. Elle est la fille d’Étienne Lafond dont on sait par ailleurs qu’il avait été choisi pour être consul en 1790 et qu'il aurait pu être le premier maire de la commune d’Écoche, s’il n’était mort en 1788. Benoîte réside alors à Fillon chez son demi-frère Jean et est fileuse de coton. Jean est père de famille et marié à Claudine sœur de Louis Poizat marchand de Fillon (et époux de la nièce de François Carré). C’est auprès de ce riche marchand qu’elle travaille. Travaille, là aussi, un compagnon tisserand, Étienne Griffon originaire de Fleury sur Chalier (ci-devant commune de Fleury la Montagne). C’est lui le père de l’enfant mais il s’est enfui, reparti auprès de ses parents. Sur les conseils des Poizat, Benoite est allé dès le mois d’août faire enregistrer auprès d’un notaire de Belmont (Farges) que Griffon était celui qui l’avait mise enceinte. Ainsi lorsque Claudine meurt elle sera nommée Claudine Griffon. Fils de vigneron, le père put se marier à Fleury 4 ans après et devenir à son tour vigneron.

 

Témoins de la naissance, deux habitants de Fillon, cultivateurs : Antoine Danière et une femme, Claire Petit.